Livestock Research for Rural Development 12 (4) 2000 | Citation of this paper |
Cette étude sur la réforme dans les
élevages caprins en zone périurbaine de N'Djaména, a porté sur 12 villages et 53
agro-éleveurs. Les résultats montrent que les mâles présentant des défauts sont
réformés à un âge moyen de 2.1 + 0.7 ans, contre 7.2 + 1.9 ans pour ceux
qui sont aptes (P < 0.0001). Les mauvaises laitières et mauvaises mères (89%) sont
réformées aux 2ème et 3ème rang de mises-bas (RMB). Le rang
moyen est de 2.59 + 0.69. La plupart (94 p.100) des femelles malades (stérilité,
avortements répétés et complications de mise-bas) sont réformées aux mêmes RMB (2ème
et 3ème). Le rang moyen est de 2.64 + 0.59. Le 3ème
RMB est décisif pour prononcer la réforme des femelles défectueuses. Quant aux vieilles
femelles, 87% sont réformées pour épuisement physiologique et rajeunissement des
effectifs au RMB moyen de 10.15 + 2.02. La vente est l'issue principale pour les
animaux réformés.
Culling of breeding goats in the peri-urban area of
NDjamena, Chad
The present
study on culling of goats in villages of the peri-urban area of NDjamena involved
twelve villages and fifty three farms. Results show that bucks with defects are culled at
an average age of 2.1 + 0.7 years old versus 7.2 + 1.9 years old. Among
females, for those with no defects, poor milkers and bad mothers (89 %) are culled after
the second and third parturition (RMB). The average number of parturitions is 2.59 +
0.69. Most (94% ) of sick females (sterility, repeated abortion and difficult parturition)
are culled in the 2nd and 3rd parturition. The average number of
parturitions is 2.64 + 0.59. The third parturition is critical to determine the
culling of breeding females presenting defects. Most (87%) of the old females are culled
due to either physiological fatigue or the desire of introducing younger animals, mean
number of parturitions of this culled group is10.2 + 2.02. Culled animals are
mostly sold.
Lélevage des petits ruminants
contribue avec celui des bovins et des camélidés à assurer la vocation pastorale du
Tchad. Selon la Division Statistique du Ministère de lElevage (1997), le Tchad
compte environ 7.2 millions de petits ruminants dont 67% sont des caprins. Les 3 grandes
zones climatiques du pays (zone saharienne, zone sahélienne et zone soudanienne)
déterminent trois modes délevage : le nomadisme, la transhumance et le
sédentarisme. Les caprins se composent principalement de deux races: la chèvre du Sahel
ou la chèvre sahélienne et la chèvre soudanienne, appelée parfois chèvre Kirdi ou Kirdimi.
Pour les ovins, on observe le mouton du Sahel ou mouton arabe, le mouton peul bicolore
«Oudah» et blanc «Waïla» et le mouton du Sud appelé aussi mouton Kirdi ou Kirdimi
(Receveur 1943, Dumas 1977, Zeuh et Bourzat 1993). La zone de séparation entre la
race caprine du Sahel, qui fait lobjet de notre étude et celle du Sud se situe au
niveau du 12e parallèle de latitude Nord.
Les petits ruminants,
particulièrement les caprins, sont omniprésents dans les systèmes de production
agricole ruraux, périurbains et parfois urbains. Ils sont surtout sollicités par les
producteurs pour la satisfaction de besoins monétaires et alimentaires. En plus de la
vente des animaux, leur viande et leur lait représentent une source de protéine
essentielle en milieu paysan. Les agro-éleveurs de la zone périurbaine de
NDjaména vendent le lait de chèvre aux collecteurs de la capitale. Compte tenu des
avantages que leur procurent ces animaux, les propriétaires leur portent une attention
particulière. Elle se manifeste par un suivi
plus ou moins régulier et une meilleure gestion de la carrière des différents animaux
qui composent le troupeau. Il en résulte un accroissement numérique des effectifs et une
amélioration des performances. Parmi les mesures damélioration de la productivité
du troupeau, figure la réforme des mâles et des femelles (élimination du troupeau, des
animaux présentant des défauts pouvant être un obstacle à une meilleure
extériorisation du potentiel génétique, ou ceux en fin de carrière).
Les études spécifiques sur les
stratégies des éleveurs en matière de réforme des animaux dans les systèmes
délevage Tchadiens en particulier et Africains en général sont rares.
Lenquête fait le point sur les
pratiques de réforme des mâles et femelles reproducteurs caprins développées par les
éleveurs pour éliminer les sujets non productifs. Elle identifie les principaux motifs
et modes de réforme dans les élevages sédentaires de la périphérie de NDjaména
en zone sahélienne.
Létude sur la réforme des
reproducteurs caprins, a porté sur 12 villages situés dans un rayon de 5 à 55 km autour
de la ville de NDjaména, dans le quart Nord-Est. Lenquête transversale
rétrospective a duré 30 jours et a concerné 53 agro-éleveurs de caprins. Ces élevages
sont composés denviron 2800 animaux qui font lobjet dun suivi
zootechnique et sanitaire mensuel. Ils ont été choisis sur la base dune typologie
réalisée pour la mise en place dune enquête écopathologique sur les
pneumopathies des caprins en saison fraîche (Lancelot et Mopate 1991). Ce groupe
renfermait des éleveurs dun âge moyen de 40 ans ne possédant pas de bovins et qui
tirent une part importante de leur élevage, par la vente des produits laitiers et de 5
caprins sur pied par an. Ces élevages comportaient au moins une vingtaine danimaux,
dont en général un mâle reproducteur par troupeau. La conduite au pâturage est
assurée par un berger salarié.
Le questionnaire a été testé en
pré-enquête dans 5 villages et sur 25 éleveurs avant d'être appliqué en phase
d'enquête proprement dite. Les différents points du questionnaire abordés dans
lentretien oral ont porté sur les principales sources de revenus (notamment celles
extra agricoles) des éleveurs afin dapprécier leur importance et leur influence
sur la réforme, les motifs de réforme, l'âge des animaux en fonction des motifs et les
modes de réforme, les périodes favorables à la vente des animaux réformés,
l'utilisation des recettes de la vente (afin de voir sil y a renouvellement des
effectifs sortis) et la nature de l'autoconsommation pour ceux qui nont pas été
vendus. Pour les femelles, outre les points ci-dessus cités, les motifs de réforme se
rapportant au caractère ou au comportement et ceux relatifs à la pathologie de la
reproduction ont été spécifiés. De plus, il a semblé judicieux dexprimer l'âge
de réforme pour chaque cause en rang de mise-bas (RMB), qui est facilement perceptible
par l'éleveur. Les informations orales ont été collectées lors des visites matinales
des élevages. Il a été demandé à léleveur de se référer uniquement aux
réformes des mâles et femelles quil a eu effectivement à opérer dans son
troupeau.
La saisie et les traitements des
données ont été faits avec le logiciel "Epi-info" (Dean et al 1990). Le test
de Mann-Whitney a été appliqué après le test dhomogéneité des variances avec
95% de degré de confiance, pour comparer les moyennes.
Les principales sources de revenus
des éleveurs enquêtés découlent des activités exercées par ces derniers. Ces
activités sont principalement les cultures et l'élevage. La majorité des éleveurs -
83% - ont déclaré avoir l'agriculture comme première activité, 15% en deuxième
activité et 2% en troisième activité. Quant à l'élevage, 15% le pratiquent comme
activité principale, 76% en 2ème activité et 9% en 3ème
activité. Une minorité exerce la contrebande (proximité de la frontière camerounaise).
On na pas observé de différences significatives dans les pratiques de réforme en
fonction des sources de revenus des éleveurs.
Les causes de réforme des mâles
sont représentées au tableau 1
Tableau 1: Causes de réforme des mâles et âges moyens correspondants (en années) | ||
Cause |
Fréquence (%) |
Age moyen de réforme |
Manque de vigueur dans la lutte |
39.6 (n = 21) |
1.9 + 0.86 |
Produits non viables |
34.0 (n = 18) |
2.3 + 0.69 |
Age (trop vieux) |
18.9 (n = 10) |
7.2 + 1.93 |
Testicules peu développés |
07.5 (n = 04) |
2.0 + 0.00 |
Total | 100 (n = 53) |
|
L'âge moyen de réforme des mâles,
tous motifs confondus, est de 3.09 + 2.26 ans. Ceux présentant des défauts ont un
âge moyen de réforme qui est de 2.1 + 0.7 ans.
La vente et la consommation ont été
les 2 destinations des mâles réformés: Environ 94% sont vendus et le reste est
consommé. Les motifs de consommation se sont répartis entre l'accueil d'un hôte (80%)
et les cérémonies de baptême denfants (20%). Les recettes de la vente des caprins
réformés ont été utilisées pour 49% à l'achat des céréales, 45% à l'achat des
jeunes animaux et 6% pour l'acquisition d'autres biens de consommation
Les jeunes animaux achetés ont été
exclusivement des petits ruminants dont lâge moyen est de 10.3 + 2.8 mois et
96% d'entre eux ont un âge inférieur ou égal à 12 mois. Ces jeunes animaux sont des
mâles (26.40%) et des femelles (18.90%) qui ont respectivement 8.6 et 12.2 mois d'âge.
Elle a concerné principalement les
mauvaises laitières (68%) et les mauvaises mères c'est à dire celles qui ne prennent
pas soin de leurs petits (32%). Pour ces causes, 89% des réformes sont intervenues au 2ème
rang (42%) et au 3ème rang (47%) de mise-bas (RMB). Le RMB moyen correspondant
a été de 2.58 + 0.69.
Les principaux problèmes pathologiques
à l'origine des réformes des femelles ont été ceux relatifs à la stérilité, aux
avortements et aux complications des mises-bas et de la lactation (les mammites et
métrites répétées). Ces causes d'origine pathologique (tableau 2) montrent que les
avortements ont constitué le motif dominant des réformes suivi de la stérilité et des
complications de mises-bas.
Tableau 2 : Causes de réforme des femelles atteintes des pathologies génitales et rangs moyens de mises-bas correspondants | ||
Cause |
Fréquence (%) |
Rang moyen de mises-bas |
Avortement |
56.60 (n = 30) |
3.00 + 0.45 |
Stérilité |
34.00 (n = 18) |
2.11 + 0.32 |
Complications de mise-bas |
09.40 (n = 05) |
2.40 + 0.54 |
Total | 100 (n = 53) |
|
La différence entre les RMB moyens
est significative (P < 0.001). Les éleveurs apprécient la stérilité dune
femelle à partir de ses soeurs dâge. Une femelle qui na toujours pas
mis-bas, alors que ses contemporaines en sont à leur 2ème e ou 3ème
mise-bas est considérée comme étant stérile. Concernant les réformes pour cause de
pathologie de la sphère génitale, le RMB moyen de réforme a été de 2.64 +
0.59. Cependant 53% des réformes sont intervenues au 3ème RMB.
Hormis les femelles réformées pour
complication de mise-bas dont la décision est prise à tout moment, 90% des ventes
interviennent entre le mois daoût et de novembre qui correspond à la période de
soudure dans la zone.
Environ 13.20% des éleveurs
nont pas reformé les vieilles femelles encore présentes dans le troupeau. Cette
catégorie déleveurs les ont considérés comme hors d'âge au RMB moyen de 11.70 +
1.80. Ceux qui ont pratiqué la réforme des vieilles femelles le font selon 2
stratégies: la majorité (63%) le font pour cause d'épuisement physiologique et les
autres (37%) pour rajeunir le troupeau. Les RMB moyens pour ces 2 types de réforme sont
respectivement de 10.80 + 1.60 et 8.20 + 1.20. On observe une différence
hautement significative (P < 0.001) entre les RMB moyens. Les femelles
réformées pour le rajeunissement des effectifs ont un RMB moyen moins élevé que les
femelles réformées pour dautres causes. Pour lensemble de ces vieilles
femelles réformées, le RMB moyen a été de 10.15 + 2.02.
La vente a été l'issue exclusive
des femelles réformées (99%). Pour celles réformées sur l'âge, la saison
post-pluviale a constitué le moment favorable pour la vente aux bouchers qui sillonnent
les différents villages et marchés ruraux de la zone.
Les recettes provenant de la vente
des femelles réformées ont servi à l'achat d'autres jeunes femelles (59%), de jeunes
mâles (2%), de céréales (30%) et autres biens de consommation courante (9%).
La majorité (81%) des petits
ruminants ont été achetés entre 10 à 12 mois d'âge, la moyenne étant de 11.15 +
2.21 mois. On a observé que la plupart des animaux achetés ont été des femelles
âgées de 10 mois environ.
Les éleveurs enquêtés sont des
agro-éleveurs qui tirent leurs revenus des principales spéculations agricoles et
pastorales. Les résultats montrent que la majorité (83%) ont comme première activité
l'agriculture et que 76% pratiquent l'élevage en seconde activité. Les sources de
revenus substantiels extra agricoles et pastorales sont pratiquement inexistantes, hormis
quelques éleveurs qui s'adonnent à la contrebande du fait de la proximité de la
frontière camerounaise. Ces activités nont pas dinfluence particulière sur
la reforme des animaux dans les élevages.
Il est difficile d'identifier
formellement un reproducteur comme père de produits non viables dans le contexte
d'élevage traditionnel africain. La conduite des petits ruminants est caractérisée par
une monte libre, qui a lieu le plus souvent au cours de la pâture. Par ailleurs,
plusieurs troupeaux de concession sont regroupés en un troupeau de jour (troupeau
collectif) pour la conduite au pâturage. Toutefois le faible effectif des reproducteurs
aussi bien dans le troupeau de concession que dans le troupeau du jour, plus les
ressemblances des petits à la mise-bas, notamment par la robe à certains reproducteurs,
peuvent amener les éleveurs à incriminer tel ou tel reproducteur.
Concernant les testicules, les
éleveurs font une liaison entre le volume de sperme produit et le développement de ces
organes. Cela les amène à en faire un critère de réforme pour les mâles aux
testicules moins développés.
La destination des fonds de vente des
reproducteurs reformés va à l'achat des jeunes mâles et femelles de remplacement et à
l'achat des céréales, pour compléter le déficit en année de mauvaise campagne
agricole. Les animaux achetés par le produit de la vente aussi bien des mâles que des
femelles ont un âge moyen inférieur à 12 mois pour la grande majorité. Il ny a
pas de différence significative sur les moyennes d'âge entre les animaux achetés par le
produit de la vente des mâles et des femelles. Cependant, dans certaines régions du Sud
du Tchad, les jeunes femelles caprines sont achetées à un âge inférieur à six mois
pour la reproduction (Mopate 1991). On constate aussi que les éleveurs ont tendance à
remplacer les mâles réformés par d'autres jeunes mâles et les femelles par d'autres
jeunes femelles. Les observations montrent que les effectifs des femelles achetées avec
les recettes de la vente des femelles réformées sont élevés par rapport aux mâles. En
effet, le renouvellement des effectifs et la pérennisation de l'élevage se jouent
beaucoup plus sur les qualités des femelles reproductrices (Lancelot et al 1992). Les
éleveurs portent une grande attention à ce noyau par une alimentation et une
surveillance particulière des femelles à terme (Mopate et Koussou 1998).
L'étude montre que la destination la
plus fréquente après la réforme des femelles est la vente (99%). L'autoconsommation
constitue la seconde issue, mais avec un très faible pourcentage. Ces deux destinations
des femelles réformées sont également signalées comme étant les principales par
Hendrikx et al (1996).
Le maximum des ventes d'animaux
réformés intervient pendant la période de soudure et permet à certains éleveurs
déficitaires de s'approvisionner en céréales. En revanche, pour les vieilles femelles
réformées, c'est exclusivement pendant la période post-pluviale que les ventes ont
lieu. Les animaux ayant pris du poids pendant la saison pluvieuse caractérisée par une
abondance en ressource alimentaire, les éleveurs peuvent espérer gagner d'avantage sur
leur vente à lissue de cette saison.
Sans toutefois mentionner les
pourcentages, ni lespèce et l'âge, Coulomb et al (1980) ont noté que les
réformes des femelles en élevage traditionnel portent sur: les femelles stériles, les
mauvaises laitières, les rétives difficiles à traire et celles qui sont épuisées
physiologiquement. Chez les mâles par contre, ils précisent que d'après les enquêtes
sur la structure des troupeaux de petits ruminants l'âge moyen de réforme pour
vieillesse est de 7 ans ; ce qui est conforme aux résultats de cette étude (7.2 + 1.9
ans). Compte tenu de l'intense exploitation des mâles entre 0 et 1 an, tous ceux qui sont
encore dans le troupeau au-delà de cet âge sont des reproducteurs. Par la suite, ceux
qui présentent de mauvaises aptitudes sont éliminés, et tout mâle présent après la 2e
année est un reproducteur répondant aux critères de choix de l'éleveur et apte à la
lutte. On rappelle que l'âge moyen de réforme des mâles présentant des défauts est de
2.1 + 0.7 ans.
Selon Lancelot et al (1992), l'âge
moyen à la 1e mise-bas (MB) chez les caprins est de 19 mois et l'intervalle
entre mise-bas (IMB) moyen de 9 mois. Il est possible d'établir les correspondances
suivantes entre le RMB et l'âge moyen: la 2ème MB intervient à 28 mois; la 3ème
MB à 37 mois et la 4ème MB à 46 mois. On remarque que, le 3ème
RMB qui correspond à un âge de 37 mois, semble être décisif pour prononcer la réforme
d'une femelle mauvaise laitière et mauvaise mère. Il en est de même de celles qui sont
toujours stériles lorsque leurs contemporaines en sont à leur 3ème MB, de
celles qui ont connu 3 avortements répétés ou des métrites et mammites successives.
Pour ces femelles, l'espoir d'une amélioration n'est plus possible et la seule solution
est la sortie du troupeau. Toutes les réformes de femelles pour manque d'aptitude ne
dépassent pas le 3ème RMB. Hendrikx et al (1996) ont observé un âge moyen
de sortie volontaire (réforme) des femelles reproductrices du troupeau égal à 35 mois.
Sur 194 femelles en suivi laitier et
qui ont été réformées dans les mêmes élevages enquêtés, Koussou (communication personnelle) a observé que 5%
l'ont été au 8ème RMB, 3% au 9ème RMB, 2% au 10ème
RMB et seulement 1% au 11ème RMB. Les résultats de cette étude montrent que
les réformes pour rajeunissement des effectifs s'opèrent au 8ème RMB, alors
que les femelles considérées comme épuisées sont réformées plus tardivement au 10ème
RMB. La proportion des femelles au-delà du 11ème RMB est très faible dans
les troupeaux caprins. Les éleveurs (13%) qui ne réforment pas pour des raisons
«sentimentales» admettent que ces vieilles femelles sont en fin de carrière au 11ème
RMB. Ils prétendent que ces femelles sont «l'âme» du troupeau et doivent y demeurer
pendant toute leur vie.
Contrairement au stéréotype
largement diffusé sur lélevage traditionnel africain, les résultats de cette
étude ont mis en évidence un souci des éleveurs de sortir de leur troupeau des animaux
non productifs. Les mâles présentant des défauts sont réformés en moyenne vers l'âge
de 2 ans, alors que ceux qui sont aptes et performants restent jusqu'à l'âge d'environ 7
ans dans les élevages. Chez les femelles, à lexception des réformes prononcées
sur l'âge, le troisième rang de mise-bas qui correspond à un âge de trois ans environ
semble être le délai maximum d'attente pour évaluer leur productivité. Les vieilles
femelles ne sont pas toutes réformées en fin de carrière. L'étude met en évidence
l'absence de réforme de vieilles femelles dans certains élevages pour des raisons
purement affectives. Les animaux réformés sont presque exclusivement vendus. Les
recettes de cette vente, qui à lieu dans la majorité des cas en période de soudure,
permettent de renouveler les effectifs avec des animaux jeunes et/ou de pallier au
déficit céréalier du ménage. Une sensibilisation doit être menée auprès de certains
éleveurs afin de les persuader de pratiquer systématiquement la réforme des vieilles
femelles. Létude doit être étendue à dautres espèces animales afin de
mettre en évidence les pratiques des éleveurs.
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