Livestock Research for Rural Development 20 (10) 2008 | Guide for preparation of papers | LRRD News | Citation of this paper |
En vue d’évaluer l’effet du taux de protéines alimentaires sur les paramètres de production du canard de Barbarie de race locale à l’âge de 12 semaines, 160 canetons d’une semaine d’âge ont été répartis en 20 groupes de 8 oiseaux de manière à constituer des lots comparables de point de vue du poids vif moyen (51,8±2,7g). Tous les oiseaux ont été sexés dès 3 semaines d’âge avec l’apparition du dimorphisme sexuel. Chacune des rations expérimentales R1 à R5 correspondant à 15, 16, 17, 18 et 19% de protéines respectivement, a été attribuée au hasard à 4 groupes dans un dispositif de plan complètement randomisé. L’aliment et l’eau ont été distribués ad libitum pendant toute la période de l’essai.
Chez les mâles, la ration R5 a induit le poids vif le plus élevé (2106±108g) comparé à celui des autres lots. Les femelles soumises à la ration R1 était statistiquement (P < 0,05) moins lourdes (1106,2±190,2g) comparé à tous les autres traitements. Indépendamment du sexe, les rations R3, R4 et R5 ont induit les poids vifs les plus élevés (P < 0,05) qui variaient de 1579±245 (R3) à 1750±79,8g (R5) et les indices de consommation les plus faibles variant de 4,2±0,2 (R5) à 4,74±0,4 (R3). Néanmoins, la ration R4 à 18% de protéines brutes a permis de produire le kilogramme du poids vif significativement (P < 0,05) le moins cher (612±35,0 FCFA) alors que celui issu de R1 était le plus cher (710±85,3FCFA). De manière générale, toutes les mensurations corporelles ont significativement augmenté (P < 0,05) avec le taux de protéines de la ration.
Mots clés: Besoins protéiques, caractéristiques de la carcasse, indice de consommation, mensurations corporelles, poids vif
In order to study the effects of crude proteins level of the diet on growth parameters of Muscovy duck at 12 weeks, 160 ducklings were distributed in 20 cages of 8 birds so that groups were comparable for the average live bodyweight (51.8±2.7g). All birds were sexed at 3 weeks of age when the sexual dimorphism appeared. Each of the experimental diets R1 to R5 corresponding to 15, 16, 17, 18 and 19% crude protein respectively, was randomly fed to 4 groups in a completely randomized design. Feed and water were distributed ad libitum during the trial.
The R5 diet induced the highest bodyweight for males (2106±108g) as compared with that obtained from birds under the other diets. Females under the R1 diet were statistically the lightest (P < 0.05) with 1106 ± 190g as compared with the other treatments. R2, R3, R4 and R5 were comparable for this parameter. For mixed sexes, the R3, R4 and R5 diets induced the highest bodyweights that varied from 1579±245g (R3) to 1750±79.8 (R5) and the best feed conversion ratio varying from 4.2±0.2 (R5) to 4.7±0.4 (R3). Nevertheless, the ration R4 produced the cheapest (P < 0.05) kilogram bodyweight (612±35.0 FCFA) while the most expensive (710±85.3 FCFA) was with R1.In general, all body measurements were significantly higher (P < 0.05) with the highest protein levels.
Key Words: Body measurements, body weight, carcass characteristics, feed conversion, proteins needs
Dans les pays en développement, la production avicole est la principale source d’approvisionnement des populations en protéines animales et de revenus particulièrement chez les femmes (Zaman et al 2004). Les volailles sont parmi les meilleurs transformateurs des protéines végétales en protéines animales et représentent l’un des instruments les plus efficaces pour accroître la production et la consommation des produits d’origine animale dans les régions tropicales et subtropicales (Manjeli et al 1995). Dans les zones tropicales rurales où la viande ne peut être conservée pendant longtemps, les poulets et les canards sont des sources de protéines d’une dimension idéale pour la consommation d’une famille pendant un ou deux jours.
En production intensive, on observe une compétition entre les hommes et les poules pour l’aliment (Teguia et al 2004). Les matières premières destinées à la fabrication des provendes ne sont donc pas toujours disponibles en quantités suffisantes sur le marché local, obligeant ainsi l’éleveur à changer fréquemment ses formules alimentaires alors qu’il ne dispose pas de facilités techniques pour en contrôler la qualité (Tchoumboué et al 1995). La production avicole au Cameroun s’est généralement orientée vers le développement de la production des poules en négligeant les autres espèces parmi lesquelles les canards qui occupent pourtant la deuxième place dans l’élevage des volailles en Afrique (Scherf 1995) et sont moins exigeants que la poule sur le plan alimentaire et sanitaire (Mopate et al 1999). Malgré les efforts déjà fournis dans divers pays, la demande en viande de volaille en Afrique reste élevée par rapport à l’offre. De plus, les produits mis sur le marché ne sont pas toujours à la portée du consommateur moyen. L’intensification de l’élevage d’autres espèces pourrait permettre d’améliorer et de diversifier l’offre au consommateur.
L’effectif des canards en Afrique est passé de 7,5 millions en 1995 (Scherf 1995) à 16,5 millions en 2000 (FAO 2000), traduisant ainsi un regain d’intérêt pour cette espèce. Les canards représentent 31,1 % des volailles locales élevés au Cameroun (Ngou-Ngoupayou 1990). Ils sont reconnus pour leur résistance aux maladies communes aux poules et leur adaptabilité à des environnements divers. Les œufs de cane sont de plus grande taille et ces palmipèdes semblent être des bons utilisateurs des sous-produits agro-industriels (Banga-Mboko 1990). Les éleveurs camerounais produisent essentiellement le canard de Barbarie (Cairina moschata) (Teguia 1998). Les données sur cette espèce sont rares et ne concernent que celle provenant des pays développés avec un matériel animal d’un type génétique différent de celui rencontré au Cameroun (Teguia 1998). La rationalisation de l’élevage de cette espèce nécessite donc une meilleure connaissance de ses besoins nutritionnels.
L’objectif de cette étude était de déterminer l’effet du taux de protéines alimentaires sur les paramètres de croissance et le coût alimentaire de production du kg de poids vif du canard de Barbarie.
L’essai a été mené à la ferme d’application et de recherche de la Faculté d’Agronomie et de Sciences Agricoles (FASA) de l’Université de Dschang (Ouest du Cameroun) entre mars et septembre 2006. Dschang est situé à environ 1420m d’altitude (LN 5-7°, LE 8-12°). Le climat est de type tropical soudano-guinéen avec environ 2000 mm de pluie par an répartie sur une seule saison allant de mars à novembre. La température moyenne est de 20°C et l'humidité relative généralement supérieure à 60%.
160 canetons de Barbarie de race locale éclos en station, âgés d’une semaine, identifiés à l’aide d’une bague fixée à l’aile ou à la patte, ont été utilisés pour l’essai qui a duré 11 semaines.
20 cages de dimensions 1 x 2 x 0,6 m ont été emménagées en bambou de raphia avec plancher grillagé surélevé de 40 cm du sol. La densité utilisée était de 16 canetons par m2 de 1 à 3 semaines et de 8 canetons par m2 par la suite.
Cinq rations isoénergétiques (2824±5,0 kcalEM/kg) ont été formulées avec 15(R1), 16(R2), 17(R3), 18(R4) et 19(R5)% de protéines brutes respectivement, à partir des ingrédients vendus sur le marché local (tableau 1). Trois échantillons de chacune des rations ont été analysés pour sa teneur en matières sèches, protéines brutes, matières grasses, cellulose brute et cendres brutes suivant la procédure préconisée par AOAC (1990).
Tableau 1. Composition, caractéristiques chimiques analysées et coût de production du kg de rations expérimentales |
|||||
Ingrédients |
Rations (traitements) |
||||
R1 |
R2 |
R3 |
R4 |
R5 |
|
Maïs |
30,00 |
30,00 |
24,25 |
20,00 |
17,25 |
Remoulage |
45,50 |
45,00 |
50,00 |
53,00 |
53,00 |
Tourteau de palmiste |
8,50 |
10,00 |
8,00 |
7,50 |
7,50 |
Tourteau de coton |
10,00 |
8,25 |
10,25 |
10,00 |
10,00 |
Farine de poisson |
1,75 |
4,25 |
4,50 |
6,25 |
8,50 |
Coquillage |
1,00 |
1,00 |
1,00 |
1,00 |
1,00 |
Huile de palme |
1,50 |
0,75 |
1,25 |
1,25 |
2,00 |
Méthionine |
0,25 |
0,25 |
0,25 |
0,25 |
0,25 |
Farine d’os |
1,25 |
0,25 |
0,25 |
0,50 |
0,25 |
Chlorure de sodium |
0,25 |
0,25 |
0,25 |
0,25 |
0,25 |
Total |
100 |
100 |
100 |
100 |
100 |
Caractéristiques chimiques analysées, %MS |
|
||||
Energie métabolisable calculée1, kcal/kg d’aliment |
2825 |
2818 |
2829 |
2820 |
2829 |
Matière sèche |
90,03 |
89,64 |
90,15 |
90,31 |
90,98 |
Cendre |
7,70 |
7,62 |
6,79 |
6,57 |
7,42 |
Protéine brute |
14,90 |
15,85 |
16,90 |
17,96 |
18,80 |
Lipide |
4,29 |
4,20 |
5,00 |
4,44 |
4,68 |
Cellulose brute |
8,26 |
8,17 |
9,11 |
9,04 |
8,94 |
Calcium2 |
0,96 |
0,80 |
0,88 |
0,99 |
1,07 |
Phosphore disponible2 |
0,44 |
0,37 |
0,42 |
0,48 |
0,52 |
Prix Kg, FCFA/kg |
131 |
133 |
135 |
139 |
147 |
1Caractéristiques calculées selon Sibbald (1980) cité par INRA (1989) 2Caractéristiques chimiques calculées avec les données de l’INRA (1989) |
Les canetons ont été répartis dans 20 cages (8 oiseaux par cage) de manière à constituer des lots comparables de point de vue du poids vif moyen (51,8±2,7g). Chacune des rations expérimentales a été attribuée au hasard à 4 cages dans un dispositif de plan complètement randomisé comportant 5 traitements (rations) répétés 4 fois chacun. Les oiseaux de chaque lot ont été sexés à 3 semaines d’âge avec l’apparition du dimorphisme sexuel. L’aliment et l’eau ont été distribués ad libitum pendant toute la période de l’essai (11 semaines).
Les données ont été collectées sur la consommation alimentaire et le poids vif hebdomadaire à l’aide d’une balance mécanique précise à 5g près. Les mensurations suivantes ont été prises tous les sept jours à l’aide d’un mètre ruban ou d’un pied à coulisses de précision 1 mm : Pourtour thoracique pris en dessous des ailes et au niveau de la région saillante du bréchet, longueur du corps mesurée entre le bout de la mandibule supérieure et celui de la queue (sans plume), longueur des pattes mesurée entre l’articulation du bassin et le plus long doigt sans griffe, longueur de l’aile étendue depuis la jonction de l’humérus à la colonne vertébrale jusqu’au bout de l’aile (sans plume) et diamètre du tarse.
A la fin de l’essai, deux canards (un mâle et une femelle) par répétition et par traitement ont été sacrifiées pour l’évaluation de la carcasse (rendement carcasse, proportions des organes tels que le foie, cœur, gésier) (Becerra et al 1995).
Le prix du kg d'aliment (tableau 1) a été déterminé à partir du prix des matières premières disponibles sur le marché local. Le coût alimentaire de production du kg de poids vif du canard a été estimé en multipliant le prix du kg d'aliment par l'indice de consommation moyen sur la période de l’essai.
Les données sur les paramètres de croissance, les mensurations corporelles et le coût de production ont été soumises à une analyse de la variance à un critère de classification. En cas de différence entre les traitements à 5% de probabilité, les moyennes ont été séparées à l’aide du test de Duncan (Steel et Torrie 1980).
L’effet du taux de protéines alimentaires sur les performances moyennes de production du canard de Barbarie est présenté dans le tableau 2. De manière générale, la variation du taux de protéines a eu des effets significatifs sur tous les paramètres de production à l’exception de la consommation alimentaire.
Tableau 2. Effet du taux de protéines brutes de la ration sur les performances moyennes de production des canetons de Barbarie de 2 à 12 semaines d’âge |
||||||
Sexes (effectif) |
Rations |
Performances moyennes de production |
||||
Consommation totale, g |
Poids vifs à 12 semaines, g |
GMQ, g |
IC |
Coût alimentaire du kg de poids vif, Fcfa |
||
♂ (86)
|
R1 |
- |
1662±182a |
19,9±7,5a |
- |
- |
R2 |
- |
1696±124a |
19,5±8,9a |
- |
- |
|
R3 |
- |
1839±331b |
21,8±9,4ab |
- |
- |
|
R4 |
- |
1859±346b |
22,7±7,9ab |
- |
- |
|
R5 |
- |
2106±108c |
26,4±8,4b |
- |
- |
|
♀ (74) |
R1 |
- |
1106±190a |
13,7±5,6a |
- |
- |
R2 |
- |
1236±154b |
15,8±4,9a |
- |
- |
|
R3 |
- |
1257±110b |
15,1±5,5a |
- |
- |
|
R4 |
- |
1346±262b |
16,7±6,0a |
- |
- |
|
R5 |
- |
1301±140b |
16,0±5,5a |
- |
- |
|
♂♀ (160) |
R1 |
6909±950a |
1355±171a |
16,9±6,7a |
5,4±0,6c |
710±85,2b |
R2 |
7089±689a |
1423±165ab |
17,8±6,5a |
5,1±0,4bc |
684±58,8ab |
|
R3 |
7208±911a |
1579±245bc |
19,8±7,8a |
4,7±0,4ab |
638±52,3ab |
|
R4 |
7055±1140a |
1638±342c |
20,6±7,2a |
4,4±0,2a |
612±34,9a |
|
R5 |
7140±4411a |
1750±79,8c |
22,0±6,7a |
4,3±0,2a |
627±23,4ab |
|
a, b, c: Dans la même colonne, les valeurs affectées de la même lettre ne sont pas significativement différentes (P > 0,05) à sexes comparables; IC= Indice de Consommation en g aliment /g gain de poids ; GMQ= Gain Moyen Quotidien CFA: Communauté financière africaine, unité monétaire principale de nombreux pays d'Afrique R1=15% de protéines brutes; R2=16% de protéines brutes; R3=17% de protéines brutes; R4=18% de protéines brutes; R5=19% de protéines brutes. |
La consommation moyenne quotidienne tend à augmenter avec le taux de protéines de la ration jusqu’à la 6ème semaine d’âge et suit une courbe irrégulière par la suite (figure 1). Toutefois, aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les traitements pour la consommation moyenne totale des différentes rations.
|
|
Le poids vif a augmenté avec le taux de protéines de la ration aussi bien chez les femelles, les mâles qu’indépendamment du sexe. Chez les mâles à 12 semaines d’âge, il n’y avait pas de différence significative entre les lots consommant les rations R3 et R4 d’une part, R1 et R2 d’autre part pour ce paramètre. Les mâles R1 et R2 avaient des poids vifs significativement inférieurs (P < 0,05) à ceux des autres groupes. Chez les femelles, la ration R1 a produit les oiseaux significativement les moins lourds (P < 0,05) comparés à ceux de tous les autres lots qui étaient par ailleurs comparables. Pour toute la période de l’essai, le poids vif moyen des mâles était significativement plus élevé (P < 0,05) que celui des femelles (Figure 2).
Il n’y avait pas de différence significative (P > 0,05) entre les femelles d’une part et les sexes mélangés d’autre part pour le gain moyen quotidien sur toute la période d’essai. Par contre, les mâles R5 ont enregistré un gain moyen quotidien significativement plus élevé que celui des mâles R1 et R2.
|
♂ =m = mâle ; ♀ = f = femelle |
|
L’indice moyen de consommation (figure 3) évolue en dents de scie mais tend à augmenter avec l’âge dans tous les groupes. Sur toute la période de l’essai, il diminue avec l’augmentation du taux de protéines de la ration et la ration R5 a été la plus efficacement utilisée. Toutefois, aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les traitements R3, R4 et R5 d’une part, R1 et R2, R2 et R3 d’autre part pour ce paramètre.
|
|
L’effet du taux de protéines alimentaires sur les mensurations corporelles des canetons de Barbarie est présenté dans le tableau 3. Le dimorphisme sexuel est en faveur du mâle pour toutes les mensurations corporelles. Chez les mâles, les mensurations corporelles ont significativement (P < 0,05) augmenté avec le taux de protéines à l’exception du diamètre du tarse. Chez les femelles par contre, il n’y a pas eu de différence significative entre les différents lots pour le pourtour thoracique, la longueur de l’aile et le diamètre du tarse. La ration R4 a induit le corps significativement (P < 0,05) le plus long comparé à celui des oiseaux soumis à la ration R1. Indépendamment du sexe, la longueur du corps et de la patte, le diamètre du tarse ont significativement augmenté avec le taux de protéines brutes de la ration.
Tableau 3. Effet du taux de protéines brutes de la ration sur les Mensurations corporelles (cm) des canetons de Barbarie de 12 semaines d’âge |
||||||
Sexe (effectif) |
Rations |
Longueur du corps |
Pourtour thoracique |
Longueur de l’aile |
Longueur de la patte |
Diamètre du tarse |
♂ (86)
|
R1 |
56,6±1,0ab |
29,2±1,0b |
27,4±2,5ab |
26,3±2,6a |
1,3±0,0ab |
R2 |
54,6±1,6a |
27,7±1,2a |
25,1±2,0a |
27,0±1,9a |
1,2±0,1a |
|
R3 |
57,4±2,1b |
29,4±2,4b |
26,8±3,5a |
27,0±1,6a |
1,3±0,1bc |
|
R4 |
57,8±3,7b |
30,5±3,6b |
26,7±4,1a |
26,3±1,9a |
1,2±0,1a |
|
R5 |
60,8±1,5c |
30,4±0,3b |
28,8±1,0b |
28,9±0,6b |
1,4±0,0c |
|
♀ (74) |
R1 |
50,0±1,9a |
24,6±1,2a |
23,9±0,8a |
23,2±1,6a |
1,1±0,1a |
R2 |
50,1±1,9a |
25,9±1,6a |
24,7±2,5a |
23,1±1,3a |
1,1±0,1a |
|
R3 |
50,2±1,9a |
26,5±2,2a |
23,8±4,3a |
22,5±1,4a |
1,1±0,0a |
|
R4 |
52,9±4,3b |
26,6±2,7a |
25,3±3,1a |
24,8±3,9b |
1,2±0,1a |
|
R5 |
51,8±2,5ab |
25,4±2,3a |
25,4±2,5a |
23,3±0,5ab |
1,1±0,0a |
|
♂♀ (160) |
R1 |
52,7±2,2a |
26,7±1,0a |
25,5±1,6ab |
24,6±1,0a |
1,2±0,0a |
R2 |
52,8±1,7a |
26,7±1,3a |
24,9±1,4a |
24,9±1,4a |
1,2±0,1a |
|
R3 |
54,1±2,1ab |
28,2±2,0ab |
25,9±3,5ab |
25,1±1,4a |
1,2±0,1ab |
|
R4 |
55,2±3,2ab |
28,8±2,8b |
26,2±3,5ab |
25,5±2,7ab |
1,2±0,1ab |
|
R5 |
57,0±1,2b |
28,3±0,8ab |
27,3±0,9b |
26,5±0,2b |
1,3±0,0b |
|
a, b, c: Dans la même colonne, les valeurs affectées de la même lettre ne sont pas significativement différentes (P > 0,05) à sexes comparables; R1=15% de protéines brutes; R2=16% de protéines brutes; R3=17% de protéines brutes; R4=18% de protéines brutes; R5=19% de protéines brutes. |
Les caractéristiques de la carcasse sont résumées dans le tableau 4. Quel que soit le sexe et indépendamment du sexe, aucune différence significative n’a été observée entres les différents traitements pour le rendement carcasse et la proportion des différentes parties et organes, à l’exception du gésier chez les mâles. Chez ces derniers, La ration R4 a induit un gésier significativement (P < 0,05) plus grand comparé à R1.
Tableau 4. Caractéristiques de la carcasse (%PV) des canetons de Barbarie à 12 semaines d’âge en fonction du taux de protéines de la ration |
||||||
Caractères |
Sexe |
Rations expérimentales |
||||
R1 |
R2 |
R3 |
R4 |
R5 |
||
Proportions des parties ou organes |
||||||
Cuisses |
Mâles |
12,9±2,04a |
14,0±2,4a |
12,3±2,7a |
14,1±1,3a |
13,1±0,6a |
Femelles |
13,8±0,4a |
12,4±1,3a |
12,4±1,9a |
12,2±0,8a |
12,5±2,7a |
|
Moyenne |
13,4±1,3a |
13,2±1,8a |
12,4±2,3a |
13,2±1,1a |
12,8±1,5a |
|
Bréchet |
Mâles |
11,4±2,0a |
10,9±1,6a |
11,9±1,6a |
13,3±1,2a |
12,5±0,7a |
Femelles |
12,6±3,5a |
13,3±2,2a |
14,4±1,5a |
13,3±3,4a |
14,7±0,4a |
|
Moyenne |
12,0±2,7a |
12,2±1,9a |
13,2±1,5a |
13,3±2,3a |
13,6±0,3a |
|
Ailes |
Mâles |
10,6±9,7a |
9,8±0,3a |
10,0±1,1a |
10,6±1,0a |
10,3±0,8a |
Femelles |
9,7±1,3a |
10,1±1,7a |
9,6±1,0a |
9,9±1,1a |
11,1±1,1a |
|
Moyenne |
10,2±1,1a |
9,9±1,0a |
9,8±1,1a |
10,3±1,1a |
10,7±1,0a |
|
Foie |
Mâles |
2,6±0,1a |
2,5±0,5a |
2,9±0,6a |
2,6±0,6a |
2,1±0,2a |
Femelles |
2,9±0,8a |
2,5±0,5a |
2,9±1,6a |
2,6±0,5a |
3,3±1,3a |
|
Moyenne |
2,8±0,5a |
2,5±0,5a |
2,9±1,1a |
2,6±0,6a |
2,7±0,8a |
|
Cœur |
Mâles |
1,0±0,3a |
1,0±0,2a |
1,2±0,5a |
1,2±0,3a |
0,9±0,3a |
Femelles |
1,3±0,2a |
1,3±0,7a |
1,7±0,8a |
1,6±0,7a |
1,7±0,5a |
|
Moyenne |
1,2±0,3a |
1,2±0,5a |
1,5±0,6a |
1,4±0,5a |
1,3±0,4a |
|
Gésier |
Mâles |
3,5±0,7ab |
3,3±0,2ab |
3,5±0,8ab |
4,3±1,3b |
2,8±0,5a |
Femelles |
3,9±1,3a |
4,1±0,4a |
3,60±0,9a |
3,7±1,1a |
4,1±1,2a |
|
Moyenne |
3,7±1,0a |
3,7±0,3a |
3,6±0,8a |
4,0±1,2a |
3,4±0,8a |
|
a,b: Sur la même ligne, les valeurs affectées de la même lettre ne sont pas significativement différentes (P > 0,05) PV = Poids vif *20 mâles ; **20 femelles R1=15% de protéines brutes ; R2=16% de protéines brutes ; R3=17% de protéines brutes; R4=18% de protéines brutes; R5=19% de protéines brutes. |
Les canetons nourris avec la ration R1 ont enregistré le coût alimentaire de production du kg de poids vif significativement (P < 0,05) le plus élevé comparé à ceux soumis à R4. Cependant aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les traitements R1, R2, R3 et R5 d’une part et entre R2, R3, R4 et R5 d’autre part pour ce paramètre (Tableau 2).
L’absence d’une différence significative entre les traitements pour la consommation alimentaire totale concorde avec les résultats de travaux antérieurs obtenus sur les poulets de chair (Rahman et al 2002) et sur les perdrix (Turgay et al 2006). Ceci pourrait être dû au fait que la quantité d’aliment ingéré par les canards dépendrait beaucoup plus de sa concentration énergétique que de son taux de protéines (Leclercq 1990b ; Salichon 1990).
Le poids vif à 12 semaines croît avec le taux de protéines de la ration chez les mâles et non chez les femelles. Bien que ces poids vifs soient dans la limite des résultats rapportés par plusieurs auteurs (Bui Xuan Men et al 1996 ; Nguyen Thi Kim Dong et Ogle 2000 ; Etuk et al 2006 ; Mopate et al 1999 ; Solomon et al 2006 ; Teguia 1998), ils sont largement en deçà des données obtenues en élevage amélioré (Baéza et al 2001). Ces résultats reflètent probablement les faibles efficacités d’utilisation alimentaire enregistrées et l’absence de sélection génétique des canards de Barbarie élevés au Cameroun. Les gains de poids vif moyen obtenu dans la présente étude sont inférieurs à ceux observés sur les canards de barbarie en France (49,8 g/jour chez les mâles et 32,9 g/jour chez les femelles) par Salichon (1990) et (80 g/jour chez les mâles et 50 g/jour chez les femelles) par Leclercq (1990a).
L’indice moyen de consommation alimentaire s’est amélioré avec le taux croissant de protéines de la ration, même si aucune différence significative n’a été observée entre les canetons ayant consommé les rations R3 (4,74), R4 (4,40) et R5(4,26). Ces résultats sont contraires aux observations de l’INRA (1989) selon lesquelles l’augmentation du taux de protéines de la ration des canards n’améliore pas l’indice de consommation. Ces valeurs sont cependant comparables à celles trouvées par Bui Xuan Men et al (1996) et Nguyen Thi Kim Dong et Ogle (2000). Elles sont par ailleurs supérieures aux données rapportées par Leclercq (1990a) et Salichon (1990) pour des canards de Barbarie de souche française. La mauvaise conversion alimentaire enregistrée dans la présente étude pourrait également être liée au potentiel génétique du matériel animal utilisé et au niveau relativement élevé de cellulose brute dans les rations expérimentales (Manjeli et al 1995). Toutefois, la capacité ou non du canard à digérer la cellulose est conflictuelle (Leclercq 1990b).
Aucune différence significative (P > 0,05) n’a été observée entre les différents traitements pour le rendement carcasse, les proportions des parties et des organes à l’exception du gésier chez les mâles. On peut donc penser que l’augmentation du taux de protéines dans la ration n’améliore pas les caractéristiques de la carcasse des canards de Barbarie à l’abattage. Ces résultats se rapprochent de ceux obtenus par Tabeidian et al (2005) sur les poulets de chair.
Au terme de l’essai et de manière générale, la longueur du corps, la longueur de la patte, le pourtour thoracique, et le diamètre du tarse ont été significativement plus grands chez les canetons soumis aux rations ayant les taux de protéines les plus élevées. Ceci est sans doute dû au fait que le poids vif serait hautement corrélé avec les différentes mensurations corporelles comme le suggèrent Guèye et al (1998) même si leurs résultats ont été obtenus sur les poules villageoises.
Le bilan économique montre que le coût moyen de l’aliment nécessaire pour produire un kilogramme de poids vif est significativement (P < 0,05) plus faible avec la ration R4 comparée à R1, soit une réduction de 13,90 % malgré le coût plus élevé du kg de la ration R4. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que l’indice de consommation s’est amélioré avec le taux croissant de protéines de la ration.
L’étude de l’effet du taux de protéines brutes de la ration sur les performances de croissance du canard de Barbarie a montré que les canards de Barbarie mâles ont enregistré les meilleures performances avec 19% de protéines brutes alors qu’il ne serait pas nécessaire de donner plus de 16% de protéines aux femelles. Par conséquent, si les canetons sont sexés avant leur engraissement, il serait préférable de fabriquer un aliment différent pour chacun des sexes. Par contre, lorsque les deux sexes sont élevés ensemble, l’emploi d’un taux de protéines supérieur à 17% ne semble pas justifié. Toutefois, la ration à 18% de protéines brutes semble être la plus économique.
AOAC (Association of Official Analytical Chemists) 1990 Official Methods of Analysis. 15th edition. Washington DC.
Baéza E, Williams J, Guémené D and Duclos M J 2001 Sexual dimorphism for growth in Muscovy duck and changes in insulin-like growth factor I (IGF-I), growth hormone (GH) and triiodothyronine (T3) plasma levels. Reproduction Nutrition Development 41 : 173-179 http://rnd.edpsciences.org/index.php?option=article&access=standard&Itemid=129&url=/articles/rnd/pdf/2001/02/baeza.pdf
Banga-Mboko H 1990 Le canard de Barbarie: pour une politique de promotion d’élevage au Congo. In: C.T.A.: Seminar proceedings on Smallholder Rural Poultry Production. 9-13 Octobre 1990, Thessaloniki, Greece: 65-72
Becerra M, Preston T R and Ogle B 1995 Effect of replacing whole boiled soya beans with azolla in the diets of growing ducks. Livestock Research for Rural Development 7 (3) http://www.lrrd.org/lrrd7/3/7.htm
Bui Xuan Men, Ogle R B and Preston T R 1996 Use of Restricted broken rice in duckweed based diets for fattening Common and Muscovy ducks. Livestock Research for Rural Development 8(3) http://www.lrrd.org/lrrd8/3/men832.htm
Etuk I F, Ojewola G S and Abasiekong S F 2006 Performance of Muscovy Ducks under three management systems in South Eastern Nigeria. International Journal of Poultry Science 5 (5): 474-476
FAO 2000 FAOSTAT data. http://faostat.fao.org/default.aspx
Guèye E F, Ndiaye A. and Branckaert R D S 1998 Prediction of body weight on the basis of body measurement in mature indigenous chickens in Senegal. Livestock Research for Rural Development 10 (3) http://www.lrrd.org/lrrd10/3/sene103.htm
INRA 1989 L’alimentation des animaux monogastriques : porcs, lapins, volailles. 2ème Edition, INRA, Paris. 282 p.
Leclercq B 1990a Croissance et composition corporelle du canard de Barbarie. In: Le canard de Barbarie (B Saveur et H de Carville, éditeurs). Institut National de la Recherche Agronomique, Paris: 23-39
Leclercq B 1990b, Alimentation du canard de Barbarie en croissance. In : Le canard de Barbarie (B. Sauveur et H de Carville, éditeurs). Institut National de la Recherche Agronomique, Paris: 41-52
Manjeli Y, Ngoupayou J D et Tchinda S 1995 Utilisation des feuilles de manioc détoxifiées dans la ration finition des poulets de chairs. Cameroon Bulletin of Animal Production 3 (1): 13-17
Mopate L Y,
Balndoh G, Zeuh V and Gongnet G P 1999
Elevage du canard de Barbarie (Cairina moschata) dans les ménages urbains
de N’Djaména, Tchad.
Bulletin
RIDAF 9 (2)
http://www.fao.org/ag/aga/AGAP/LPA/fampo1/infpd92f.htm
Ngou-Ngoupayou J D 1990 Country report on small-holder rural poultry production in Cameroun. In: CTA Seminar Proceedings on smallholder rural poultry production. 9-13 Oct 1990, Thessaloniki, greece: 41-47
Nguyen Thi Kim Dong and Ogle R B 2000 Effect of brewery waste replacement of concentrate on the performance of local and crossbred growing Muscovy ducks. Workshop-seminar “Making better use of local feed resources” http://www.mekarn.org/sarpro/kimdong.htm
Rahman M S, Pramanik M A H, Basak B, Tarafdar S U and Biswas S K 2002 Effect of feeding low protein diets on the performance of broiler during hot-humid season. International Journal of Poultry Science 1 (1): 35-39
Salichon Y 1990 Quelques caractéristiques de la production du Canard de Barbarie en France. Institut National de la Recherche Agronomique, Paris. Option Méditerranéennes, Série A / n° 7 pp. 117-125 http://209.85.135.104/search?q=cache:8HN0UkHJ8yUJ:ressources.ciheam.org/om/pdf/a07/CI901587.pdf+Quelques+caract%C3%A9ristiques+de+la+production+du+Canard+de+Barbarie+en+France&hl=fr&ct=clnk&cd=1&gl=fr
Scherf B D 1995 World watch list for domestic animal diversity, 2nd Edition. FAO, Rome
Solomon J K Q, Austin R, Cumberbatch R N, Gonsalves J and Seaforth E 2006 A comparison of live weight and carcass gain of Pekin, Kunshan and Muscovy duck on a commercial ration. Livestock Research for Rural Development 18 (11) http://www.lrrd.org/lrrd18/11/solo18154.htm
Steel R G and Torrie J H 1980 Principles and procedures of statistics. 2nd edition McGraw hill publishing company, New-York. 633 p.
Tabeidian A, Sadeghi G H and Pourreza J 2005 Effect of dietary protein levels and soybean oil supplementation on broiler performance. International Journal of Poultry Science 4 (10): 799-803
Tchoumboué J, Teguia A et Manjeli Y 1995 Performances techniques de production des poussins d’un jour en zone soudano-guinéenne du Cameroun. Cameroon Bulletin of Animal Production 3 (1): 7-12
Teguia A 1998 Elevage traditionnel de canards au Cameroun : situation et potentiel. Sciences Agronomiques et Développement 1(1): 13-18
Teguia A, Endeley H N L and Beynen A C 2004 Broiler performance upon dietary substitution of cocoa husks for maize. International Journal of Poultry Science 3 (12): 779-782
Turgay E, Mehmret C, Bünyamin S and Yavuz G 2006 A study on determining protein level in diet of partridge (Alectoris chukar) during growing period (0-4 Wk). International Journal of Poultry Science 5 (5): 428-431
Zaman M A, SØrensen P and Howlider M A R 2004 Egg production performances of a breed and three crossbreeds under scavenging system of management. Livestock Research for Rural Development 16 (8) http://www.lrrd.org/lrrd16/8/zama16060.htm
Received 8 April 2008; Accepted 17 August 2008; Published 3 October 2008