Livestock Research for Rural Development 23 (4) 2011 | Notes to Authors | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
Les techniques d’estimation de la composition de la carcasse des animaux reposent sur les mesures réalisées post mortem sur la carcasse ou sur l’animal vivant par ultrasons. L’objectif de cette recherche est de comparer la qualité de la carcasse à partir des mesures de l’épaisseur du gras dorsal, l’épaisseur et la surface du muscle Longissimus Dorsi réalisées in vivo et post mortem, prises au niveau de la 13ème côte. Les mesures échographiques ont été effectuées à l’aide de l’appareil Aquila Vet Pro équipé d’une sonde linéaire multi fréquentielle. Les contrôles ont impliqué 9 agneaux de race Timahdite et 12 agneaux INRA 180.
Les valeurs moyennes obtenues par les méthodes in vivo et post mortem sont respectivement de 4,44 et 4,63 mm pour l’épaisseur du gras dorsal, de 28,04 et 30,41 mm pour l’épaisseur du muscle Longissimus Dorsi et de 11,66 et 13,62 cm² pour la surface du muscle Longissimus Dorsi. Le génotype de l’agneau a eu un effet hautement significatif (p<0,01) sur la surface du muscle Longissimus Dorsi mesurée sur la carcasse. Le sexe a eu un effet significatif (p<0,05) sur tous les caractères mesurés in vivo et post mortem et le mode d’élevage a eu un effet significatif (p<0,05) sur l’épaisseur du gras mesurée sur la carcasse. Les valeurs obtenues par la technique d’ultrasons sont significativement (p<0,05) inférieures à celles mesurées sur la carcasse pour l’épaisseur et la surface du muscle Longissimus Dorsi. Les différences intra-type génétiques sont significatives pour l’épaisseur et la surface du muscle Longissimus Dorsi. Les coefficients de corrélation entre les mesures prises in vivo et post mortem sont élevés et significatifs pour l’épaisseur du gras dorsal (0,92), l’épaisseur (0,73) et la surface (0,67) du muscle Longissimus Dorsi. Il a été conclu que les données générées par ultrasons sont précises et peuvent être utilisées pour prédire la qualité de la carcasse sur des agneaux vivants.
Mots clés: génotype, gras, in vivo, Maroc, muscle, ovins, ultrasons
Techniques to estimate animal’s carcass composition are based on post mortem or in vivo measures. The objective of this research was to compare carcass quality measured at the 13th rib level for back fat thickness, depth and area of the Longissimus Dorsi muscle using in vivo and post-mortem methods. The ultrasound measurements were performed using the Aquila Vet Pro device equipped with a multi frequency linear probe. Controls involved 9 Timahdite and 12 INRA 180 crossbreds’ lambs.
The average values for in vivo and post mortem measures were respectively 4.44 and 4.63 mm for back fat thickness, 28.04 and 30.41 mm for the depth of the Longissimus Dorsi muscle, 11,66 and 13,62 cm² for the area of the Longissimus Dorsi muscle. The genotype of lamb had a highly significant effect (p <0.01) on the area of the Longissimus Dorsi muscle measured on the carcass. The sex had a significant effect (p <0.05) on all traits controlled in vivo and post mortem and the rearing type had a significant effect (p <0.05) on the fat thickness measured on the carcass. The values obtained by the ultrasound method were significantly (p <0.05) lower than those measured on the carcass for thickness and area of the Longissimus Dorsi muscle. Differences within cross breed (INRA 180) are significant for thickness and area of the Longissimus Dorsi muscle. The correlation coefficients between in vivo and post mortem measurements are high and significant for the back fat thickness (0.92), the depth (0.73) and the area (0.67) of the Longissimus Dorsi muscle. It was concluded that the data generated by ultrasound method is accurate and can be used to predict carcass quality on alive lambs.
Keywords: fat, genotype, in vivo, Morocco, muscle, ovine, ultrasound
Les techniques d’estimation de la composition de la carcasse des animaux de boucherie ont été principalement basées sur les mesures post mortem des caractères de la carcasse en utilisant différentes méthodes (Hedrick 1983). L'abattage des animaux et la découpe permettent d'évaluer objectivement la composition de la carcasse mais ils présentent des inconvénients, notamment de ne pas permettre des mesures répétées sur le même animal, d'être coûteux et d'exiger beaucoup de temps (Youssao et al 2002).
Plusieurs techniques ont été testées afin d’apprécier la qualité de la carcasse et de déterminer sa composition sur l’animal vivant. Parmi ces techniques, l’ultrasonographie est aujourd’hui la plus utilisée. Cette technique constitue un moyen physique non destructif et non invasif d’analyse de milieux composites tels que la viande (Boggs et al 2006). Les ultrasons sont notamment utilisés pour évaluer l’état d’engraissement des animaux (Abou El Karam et al 1995). Pour de nombreux auteurs (Smith et al 1992 ; Thériault 2003 ; Maniaval 2003 ; Cadavez et al 2007), la technique des ultrasons constitue un estimateur précoce de l’état d’engraissement des animaux et permet de déterminer les dates optimales d’abattage et de s’adapter au marché. En outre, l'utilisation des ultrasons en production animale permet de sélectionner rapidement des animaux d'élevage en fonction des critères de qualité de la carcasse et de la viande sans qu’il soit nécessaire de les abattre ou d’attendre les résultats des mesures effectuées sur leur descendance (Youssao et al 2002). D’après Cemal et al (2007), la corrélation élevée et constante observée entre l’épaisseur et la surface du muscle Longissimus Dorsi a favorisé l’utilisation du caractère épaisseur du muscle dans les programmes de sélection, cas du programme LAMBPLAN en Australie. En effet, la technique des ultrasons a été utilisée dans les programmes de sélection afin d’améliorer la croissance et la qualité des carcasses ovines (Simm et al 1987 ; Larsgard et Kolstad 2003). Les héritabilités estimées par de nombreux auteurs (Fogarty 1995 ; Jones et al 2004 ; Safari et al 2005) pour les mesures du gras et du muscle ont été modérées à élevées. L'avantage de la méthode des ultrasons est qu'elle peut être utilisée sur des animaux vivants à des coûts relativement bas (Conington et al 1995 ; Larsgard et Kolstad 2003).
Au Maroc, les techniques actuelles d’estimation de la qualité de la carcasse sont basées uniquement sur les mesures post mortem réalisées sur la carcasse ou des parties de la carcasse (El Fadili et al 2000 ; El Fadili et Leroy 2000 ; El Fadili 2006 ; El Fadili 2009). Dans ce travail, nous nous intéressons à l’étude et à la comparaison de la qualité de la carcasse des agneaux mesurée en temps réel in vivo par échographie et post mortem après abattage
Cette recherche a été réalisée à la station expérimentale El Koudia de l’INRA, située à 30 km au sud de Rabat, et a impliqué des agneaux des deux sexes des races Timahdite (9 têtes) et INRA180 (12 têtes), nés en janvier 2009 et sevrés à l’âge de trois mois. Les agneaux des deux génotypes ont été engraissés pendant 82 jours à partir d’une ration composée d’orge (65 %), du tourteau de tournesol (23 %), du CMV (2 %) et de la paille (10 %). Au moment du contrôle, juste avant le départ à l’abattoir municipal de Rabat, les agneaux et agnelles étaient âgés en moyenne de 12 mois et pesaient en moyenne 34,6 kg.
Les mesures échographiques ont été réalisées sur les animaux vivants la veille du jour d’abattage à l’aide d’un échographe Aquila Vet Pro équipé d’une sonde linéaire multi fréquentielle de 8 MHz. Sur chaque animal, l’épaisseur et la surface du muscle longissimus dorsi et l’épaisseur du gras dorsal ont été mesurées en temps réel sur des images échographiques prises au niveau de la 13ème côte sur le côté droit de l’animal.
Au niveau de l’abattoir, les agneaux ont été abattus et leurs carcasses ont été pesées et mises en chambre froide à une température de 4°C durant 24 h. Le lendemain, les carcasses froides ont été découpées au niveau de la 13ème côte. L’épaisseur du gras dorsal a été mesurée à l’aide d’un pied à coulisse, la surface du muscle longissimus dorsi a été dessinée sur un papier calque puis calculée à l’aide du logiciel AutoCAD (2008) et l’épaisseur du muscle longissimus dorsi a été mesurée par une réglette sur papier calque.
Les caractères étudiés sont l’Epaisseur du Gras dorsal mesurée sur la Carcasse (EGC), l’Epaisseur du Gras dorsal mesurée par Ultrasons (EGU), l’Epaisseur du Muscle mesurée sur la Carcasse (EMC), l’Epaisseur du Muscle mesurée par Ultrasons (EMU), la Surface du Muscle longissimus dorsi mesurée sur la Carcasse (SMC) et la Surface du Muscle longissimus dorsi mesurée par Ultrasons (SMU).
Après les analyses descriptives des différents caractères, les moyennes des moindres carrés ont été estimées et analysées par la procédure GLM du logiciel SAS (2000). Le modèle linéaire retenu pour l’analyse est :
Yijkn = µ + Gi + Sj + MEk + eijkn
Yijkn : performance de l’agneau n de génotype i de sexe j et du mode d’élevage k ;
µ : moyenne générale du caractère contrôlé ;
Gi : effet fixe du génotype (i= Timahdite, INRA 180) ;
Sj : effet fixe du sexe de l’agneau (j= mâle, femelle) ;
MEk : effet fixe du mode d’élevage (k= simple, double) ;
eijkn : erreur résiduelle associée à la ijknème observation.
Les corrélations simples de Pearson entre les mesures prises par ultrasons (in vivo) et celles prises sur la carcasse froide ont été calculées par la procédure CORR du logiciel SAS (2000).
Les moyennes et écarts types de l’âge, des poids vifs et de la carcasse des agneaux par génotype et par sexe sont rapportés dans le Tableau 1. Dans cette étude, les agneaux contemporains sont âgés en moyenne de 12 mois. Les poids vifs à l’abattage et de la carcasse des agneaux des deux types génétiques (Timahdite et INRA 180) sont similaires. Cependant, les agneaux sont plus lourds à l’abattage et leur carcasse est supérieure à celle des agnelles. L’écart entre les deux sexes est important et il est expliqué par le fait que les agnelles ont été conduites depuis leur sevrage jusqu’au démarrage de l’engraissement sur les jachères et les chaumes pendant l’été alors que les agneaux mâles ont été tout le temps maintenus et alimentés en bergerie.
Tableau 1. Moyennes et écarts types de l’âge, des poids à l’abattage et de la carcasse chaude des agneaux par génotype et par sexe |
||||
|
Génotype |
Sexe |
||
Timahdite |
INRA 180 |
Mâle |
Femelle |
|
Nombre |
9 |
12 |
10 |
11 |
Age, mois |
12,1 ± 0,26 |
12,3 ± 0,08 |
12,2 ± 0,27 |
12,3 ± 0,17 |
Poids à l’abattage, kg |
46,4 ± 10,1 |
45,6 ± 10,1 |
55,2 ± 4,07 |
37,6 ± 4,34 |
Poids de carcasse chaude, kg |
24,4 ± 5,69 |
24,2 ± 5,83 |
29,4 ± 2,29 |
19,6 ± 2,90 |
Les résultats de l’analyse de la variance des caractères mesurés in vivo et post mortem sur les agneaux sont présentés dans le Tableau 2. Les valeurs moyennes obtenues, tous génotypes confondus, par les méthodes in vivo et post mortem sont respectivement de 4,44 et 4,63 mm pour l’épaisseur du gras dorsal, de 28,0 et 30,4 mm pour l’épaisseur du muscle Longissimus Dorsi et de 11,7 et 13,6 cm² pour la surface du muscle Longissimus Dorsi. Les moyennes ajustées, tous génotypes confondus, obtenues par la méthode des ultrasons sont significativement (p<0,05) inférieures à celles mesurées sur la carcasse, notamment pour l’épaisseur et la surface du muscle Longissimus Dorsi. Les différences intra-type génétique INRA 180, sont significatives (p<0,05) pour l’épaisseur et la surface du muscle Longissimus Dorsi.
Par ailleurs, le génotype de l’agneau n’a pas eu d’effet significatif (p>0,05) sur les caractères mesurés par ultrasons ou sur les carcasses, excepté pour la SMC (p<0,01). Les agneaux INRA 180 ont déposé moins de gras dorsal (4,09 vs 4,76 mm) et présentent un muscle Longissimus Dorsi plus développé que celui des agneaux Timahdite (14,8 vs 11,2 cm²).
L’effet du génotype sur les caractères mesurés in vivo et post mortem varie d’une étude à l’autre. En effet, Sahin et al (2008) ont rapporté des valeurs inférieures à nos observations chez des agneaux de race Akkaraman pesant 41,5 kg à l’abattage, soit 4,03 et 4,48 mm pour l’épaisseur de gras ; 22,0 et 28,0 mm pour l’épaisseur du muscle Longissimus Dorsi et 8,86 et 12,3 cm² pour la surface du muscle Longissimus Dorsi, obtenues respectivement par les méthodes in vivo et post mortem. De même, El Fadili et Lakhssassi (2010), dans un essai antérieur, ont rapporté des valeurs inférieures pour les mêmes caractères (épaisseur de gras, l’épaisseur du muscle et surface du muscle) mesurés respectivement in vivo et post mortem, soit 2,20 et 2,75 mm, 22,10 et 25,50 mm, et 9,84 et 11,3 cm² chez des agneaux de la race D’man ; 2,70 et 3,25 mm, 23,2 et 27 mm, et 10,2 et 12,8 cm² chez des agneaux de la race Boujâad, et 2,72 et 3,47 mm, 23,1 et 26,9 mm et 10 et 11,7 cm² chez des agneaux croisés D’man x Boujâad.
Par ailleurs, dans d’autres travaux sur les Akkaraman, Esen and Yildiz (2000), Sahin and Akamaz (2002) et Tufan and Akamaz (2001) ont rapporté des valeurs mesurées sur la carcasse comprises entre 3,68 et 7,94 pour l’EGC et entre 11,7 à 14,4 cm² pour la SMC. Sur des agneaux plus jeunes, âgés en moyenne de 5 mois, El Fadili (2002) a rapporté des valeurs inférieures, à savoir 2,67 à 2,84 mm pour l’EGC, mais similaires pour SMC (13,9 à 13,9 cm²).
L’analyse de la variance a montré que le sexe de l’agneau agit significativement sur les caractères EGU et EMU. Les mâles déposent moins de gras dorsal et ont un muscle Longissimus Dorsi plus épais et large comparé aux femelles. De même, le sexe de l’agneau a un effet hautement significatif sur la SMU, indiquant une supériorité des mâles sur les femelles de 2,95 cm².
Ces résultats sont différents des observations de Cemal et al (2007) qui ont rapporté des valeurs inférieures et qui ont indiqué que les agneaux mâles ont déposé plus de gras (1,3 vs 1,2 mm) et ont un muscle moins épais (19,0 vs 20,2 mm) et moins développé (6,83 vs 6,98 cm²) que les femelles. Ces mesures ont été prises entre la 12 ème et 13ème côte chez les agneaux Kivircik âgés de 4 mois. Les mêmes caractères mesurés sur la carcasse ont été également influencés par le sexe. En effet, le sexe a eu un effet hautement significatif (p<0,01) sur l’EGC et la SMC et significatif (p<0,05) sur l’EMC. Les mesures prises sur les carcasses confirment les observations faites sur les mesures prises in vivo, indiquant ainsi que les agneaux mâles déposent moins de gras dorsal et ont un muscle Longissimus Dorsi plus épais et plus développé que les femelles. El Fadili (1996) a constaté que les femelles ont déposé (+0,8 mm) de gras dorsal que les mâles. La supériorité des mâles sur les femelles a été également rapportée par El Fadili et Leroy (2000), El Fadili (2005), El Fadili (2006) et El Fadili (2009) dans les études impliquant les races Ile-de-France, Lacaune, Mérinos Précoce et Texel Belge en croisement avec les femelles des races locales Timahdite, Boujaâd, Sardi, et Béni Guil.
Le mode d’élevage n’a pas d’effet significatif (p>0,05) sur les caractères mesurés sur des agneaux vivants (Tableau 2). Cependant, il agit significativement sur l’EGC (p<0,05) indiquant que les agneaux nés simples ont déposé plus de gras que les agneaux nés doubles (5,16 vs 3,69 mm). Des observations analogues ont été rapportées par El Fadili (2009) où des agneaux âgés de 6 mois et nés dans les portées simples (4,19 mm) ont déposé plus de gras dans leur carcasse que ceux nés multiples (3,47 mm) et triples (3,60 mm).
Nos résultats sont supérieurs à ceux retrouvés par El Fadili (2009) car les agneaux impliqués dans cet essai ont été en moyenne plus âgés (12 mois).
Tableau 2. Moyennes ajustées et erreurs types des caractères contrôlés |
||||||
Source de variation |
EGC, mm |
EGU, mm |
EMC, mm |
EMU, mm |
SMC, cm² |
SMU, cm² |
Moyenne générale |
4,63 ± 0,40 |
4,44 ± 0,26 |
30,4 ± 1,20 |
28,0 ± 0,73 |
13,6 ± 0,86 |
11,7 ± 0,43 |
Génotype |
NS |
NS |
NS |
NS |
** |
NS |
- Timahdite |
4,76 ± 0,46 |
4,38 ± 0,38 |
30,3 ± 2,09 |
28,8 ± 0,89 |
11,2 ± 0,83 a |
11,7 ± 0,45 |
- INRA 180 |
4,09 ± 0,41 |
4,15 ± 0,31 |
30,0 ± 1,40 |
27,2 ± 0,72 |
14,7 ± 0,56 b |
11,2 ± 0,36 |
Sexe |
** |
* |
* |
* |
** |
*** |
- Mâle |
3,47 ± 0,43 a |
3,60 ± 0,36 a |
33,3 ± 1,6 a |
30,1 ± 0,83 a |
15,4 ± 0,64 a |
13,0 ± 0,42a |
- Femelle |
5,38 ± 0,43 b |
4,92 ± 0,33 b |
27,0 ± 1,7 b |
26,0 ± 0,77 b |
10,6 ± 0,68b |
10,0 ±0,38b |
Mode d’élevage |
* |
NS |
NS |
NS |
NS |
NS |
- Simple |
5,16±0,35 a |
4,55 ± 0,28 |
30,9 ± 1,29 |
27,8 ± 0,66 |
14,2 ± 0,51 |
11,9 ± 0,33 |
- Double |
3,69±0,53 b |
3,98 ± 0,42 |
29,4 ± 2,39 |
28,3 ± 0,97 |
11,8 ± 0,95 |
11,2 ± 0,49 |
NS = P>0,05 ; *
P< 0,05 ; ** P<0,01 ; *** P<0.001,
ab
moyennes avec des lettres différentes sont significativement
différentes (P<0,05) |
Les coefficients de corrélation observés entre les méthodes in vivo et post mortem sont élevés et significatifs (p< 0,05). Le coefficient de corrélation le plus élevé a été obtenu entre les caractères EGU et EGC (r = 0,92 ; P < 0,001) pour l’EG (Tableau 3). Cette valeur est comparable à celle rapportée par Fernandez et al (1998) ; (r = 0,90 pour des agneaux de 25 kg et r = 0,92 pour des agneaux Manchego de 35 kg) et supérieure à celle observée par Thériault (2003) ; (r = 0,89) chez des agneaux Dorset et Suffolk ; Delfa et al (2005) ; (r = 0,63-0,70) chez des agneaux de race Churra Tensina; Praud et al (2007) (r = 0,67), Sahin et al (2008) ; (r = 0,77) chez les agneaux Akkaraman, et El Fadili et Lakhssassi (2010) ; (r = 0,23) chez les agneaux des races D’man, Boujâad et D’man x Boujâad
Le coefficient de corrélation a été élevé et hautement significatif (r = 0,73 ; P < 0,01) entre les caractères EMU et EMC. Cette valeur est très proche de celle rapportée (r = 0,74) par Cadavez et al (2007). Des coefficients de corrélation inférieurs entre l’épaisseur du muscle mesurée in vivo et post mortem ont été rapportés par Sahin et al (2008) chez les agneaux Akkaraman (r = 0,60) ; Romdhani et Djémali (2006) chez les ovins Barbaraine (r = 0,53) et Fernandez et al (1997) pour les agneaux Manchego, Merino et îles de France x Merino (r = 0,56). El Fadili et Lakhssassi (2010) ont rapporté un coefficient de corrélation très faible (r = 0,20) entre l’épaisseur de muscle mesurée in vivo et post mortem prises au niveau de la 13ème côte.
Le coefficient de corrélation (r = 0,67) a été significatif (p< 0,05) entre les caractères SMU et SMC. Toutefois, il est supérieur à celui rapporté par Milerski et Jandasek (2002) ; (r=0,65), Praud et al (2007) ; (r = 0,40) et El Fadili et Lakhssassi (2010) ; (r = 0,28). Des coefficients de corrélation supérieurs entre les méthodes in vivo et post mortem pour la surface du muscle longissimus dorsi ont été observés par Sahin et al (2008) ; (0,82), Fernandez et al (1997) ; (0,88) et Leeds et al (2007) ; (0,75).
Les coefficients de corrélation entre SMU et EMU (0,70), SMC et EMC (0,66) sont élevés et significatifs (P< 0,05). Fernandez et al (1997) ont rapporté une valeur inférieure (0,56) entre la surface et l’épaisseur du muscle mesurée in vivo.
Tableau 3. Coefficients de corrélation entre les caractères mesurés in vivo sur les agneaux et post mortem sur les carcasses |
||||||
Variable |
EGC |
EGU |
EMC |
EMU |
SMC |
SMU |
EGC |
— |
0,92*** |
-0,45 |
-0,59** |
-0,79** |
-0,40 |
EGU |
|
— |
-0,46 |
-0,28 |
-0,58* |
-0,15 |
EMC |
|
|
— |
0,73** |
0,66* |
0,48 |
EMU |
|
|
|
— |
0,65* |
0,70** |
SMC |
|
|
|
|
— |
0,67* |
SMU |
|
|
|
|
|
— |
NS =
P>0,05 ; * P< 0,05 ; ** P<0,01 ; *** P<0.001 |
Les résultats obtenus sur les agneaux Timahdite et INRA 180 ont révélé des relations fortes et significatives entre les mesures in vivo par ultrasons et les mêmes mesures faites post mortem sur les carcasses. Il a été conclu que les données générées par l’échographie sont bien précises et peuvent être utilisées pour estimer la qualité des carcasses d’agneaux vivants.
L’utilisation de la technique des ultrasons sur un plus grand nombre d’animaux permettra de déterminer des poids d’abattage optimums et des carcasses qui correspondent mieux aux attentes du consommateur marocain.
Les auteurs remercient Messieurs EL Ouardi L. et El Badaoui H. et l’ensemble du personnel de la station des ovins du domaine expérimental El Koudia de l’INRA du Maroc pour les contrôles sur les animaux.
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Received 1 October 2010; Accepted 26 January 2011; Published 1 April 2011