Livestock Research for Rural Development 36 (5) 2024 | LRRD Search | LRRD Misssion | Guide for preparation of papers | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
Cette étude vise à déterminer un complément alimentaire optimal à base de sous-produits locaux pour l’élevage associé des alevins de Clarias gariepinus et Oreochromis niloticus en milieu semi-intensif. Une expérimentation de 42 jours a été réalisée au Laboratoire d’Hydrobiologie et de Recherche sur les Zones Humides de l’Université d’Abomey-Calavi, au Bénin. Des alevins d’un poids moyen initial de 6,00 ± 0,07 g ont été placés dans des paniers en étang, avec quatre régimes alimentaires : un témoin (A₀) sans complément alimentaire, et trois régimes alimentaires (A₁, A₂, A₃) contenant respectivement 40%, 32% et 24% de protéines brutes, issus de sous-produits locaux tels que tourteaux de coton, Azolla microphylla, Moringa oleifera, asticot de Musa domestica, son de riz, viscères de poulets, huile de soja et premix. Les alevins ont été nourris deux fois par jour à un taux de rationnement de 5%. Les alevins nourris avec des compléments alimentaires ont présenté une croissance et un taux de survie significativement meilleurs que ceux du traitement témoin pour les deux espèces (p < 0,05). Le taux de survie le plus élevé a été observé avec le traitement A₁ pour Clarias gariepinus (100%) mais il a été similaire (91,66 ± 3,00%) entre les régimes alimentaires avec compléments alimentaires pour Oreochromis niloticus. Pour les deux espèces, le traitement A₂ (32% de protéines) a fourni les meilleures performances de croissance et le traitement A₁ (40% de protéine brute), l'indice de consommation le plus élevé. L'utilisation de sous-produits locaux pour formuler des compléments alimentaires s'avère efficace et économique pour améliorer la production piscicole en milieu semi-intensif au Bénin. Ces résultats soulignent l'importance de l'alimentation adaptée dans l'élevage de ces espèces.
Mots clés : élevage semi-intensif, poisson chat, tilapia, performance de croissance
This study aims to determine an optimal feed supplement based on local by-products for the co-culture of Clarias gariepinus and Oreochromis niloticus juveniles in semi-intensive farming systems. A 42-day experiment was conducted at the Laboratory of Hydrobiology and Research Wetlands of the University of Abomey-Calavi in Benin. Juveniles with an initial average weight of 6.00 ± 0.07 g were placed in pond baskets, with four treatments: a control (A₀) without dietary supplement and three treatments (A₁, A₂, A₃) containing 40%, 32%, and 24% crude protein, respectively, from local by-products such as cotton seed cake, Azolla microphylla, Moringa oleifera, Musa domestica maggots, rice bran, chicken viscera, soybean oil, and premix. The juveniles were fed twice daily at a rationing rate of 5%. Those fed with dietary supplements showed significantly better growth and survival rates than those in the control treatment for both species (p< 0.05). The highest survival rate was observed in treatment A₁ for Clarias gariepinus (100%), while it was similar (91.66 ± 3.00%) among supplemented treatments for Oreochromis niloticus. For both species, treatment A₂ (32% protein) provided the best growth performance, while treatment A₁ (40% crude protein) had the highest feed intake. The use of local by-products to formulate dietary supplements proves effective and economical for enhancing fish production in semi-intensive systems in Benin. These results highlight the importance of appropriate feeding in the aquaculture of these species.
Keywords: catfish, growth performance, semi-intensive farming, tilapia
La production mondiale des pêches de capture a atteint 11,5 millions de tonnes pour la pêche continentale en 2020 (FAO 2022). En Afrique de l’Ouest, les trois premiers plus grands producteurs de ressources halieutiques sont le Nigéria, le Sénégal et le Ghana, représentant à eux seuls 1 323 233 tonnes soient 75% de la production halieutique Ouest-africaine en 2018 (RAAF 2021). Au Bénin, la production halieutique nationale est estimée à 76 925 tonnes en 2021, enregistrant une baisse par rapport aux 82 417 tonnes de 2020 (DSA/MAEP 2024). Le taux d'autosuffisance en produits de pêche et d'aquaculture a également diminué, passant de 42,5% en 2020 à 41,4% en 2021, ce qui indique une dépendance accrue aux importations de poissons (DSA/MAEP 2022). Cette diminution de la production nationale est principalement due à un recul dans la pêche continentale, qui a chuté de 18,1% en 2021, atteignant 36 631 tonnes en dessous de la moyenne des cinq dernières années est établie à 40 271 tonnes (DSA/MAEP 2022). De plus, la part de la pêche continentale, qui représentait en moyenne 56,6% de la production halieutique totale, est tombée à 47,6% en 2021 (DSA/MAEP 2022; 2024). Par ailleurs, la production aquacole ayant connu un taux de croissance moyen d'environ 46,05% sur la période de 2009 à 2019 en atteignant 5318 tonnes en 2019 (DSA/MAEP 2024) se présente comme une alternative importante pour satisfaire le besoin en produits halieutiques (Akodogbo et al 2023). Mais la production aquacole fait toujours face à des problèmes (Akodogbo et al 2023). Ceci se traduit par une baisse de la production ces dernières années, caractérisée par une baisse de 12,59% de la production de 2021 par rapport à celle de 2020 et 42,98% de 2020 par rapport à 2019 (DSA/MAEP 2024). L’un de ces principaux problèmes est le manque de formules alimentaires pouvant assurer un rendement meilleur avec un faible coût de production. Cela est principalement attribuable à l'utilisation de la farine de poisson importée comme principale source de protéines dans les aliments pour l'aquaculture, puisque le prix de la farine de poisson a triplé ces dernières décennies, entraînant ainsi des coûts de production élevés (Fotso et al 2023). Il s'avère donc indispensable de rechercher de nouvelles sources de protéines bon marché et de sous-produits agro-industriels locaux afin de réduire le coût de production des poissons (Fiogbe et al 2009; Fotso et al 2023). Les aliments naturels, composés de plancton et de macroinvertébrés, restent actuellement recommandés pour les premiers stades de développement des larves de poissons (Adandé 2017; Akodogbo et al 2023). Mais l’apport des compléments alimentaires serait nécessaire pour une bonne productivité. C’est dans cette optique que nous avons mené cette étude dont l’objectif est de mettre au point un complément alimentaire à base de produits locaux pour améliorer les performances zootechniques dans la production en polyculture de Clarias gariepinus et de Oreochromis niloticus dans un milieu semi-intensif.
Les travaux de recherche se sont réalisés sur la station de diversification de la pisciculture du Laboratoire d’Hydrobiologie de Recherche sur les Zones Humides (LHyReZ) de la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) dans l’enceinte de l’Université d’Abomey-Calavi dans le département de l’Atlantique au Bénin.
Les alevins de Oreochromis niloticus et de Clarias gariepinus sont nourris avec trois (03) régimes dont les compositions sont mentionnées dans le tableau 1.
Tableau 1. Différents régimes alimentaires avec les taux de protéine |
||||||
Ingrédients |
A0 |
A1 |
A2 |
A3 |
||
Viscère de poulet |
0 |
32 |
20 |
9 |
||
Asticot de Musa domestica |
0 |
13 |
9 |
6 |
||
Fourgère Azolla microphylla |
0 |
5 |
7 |
9 |
||
Feuille de Moringa oleifera |
0 |
13 |
14 |
15 |
||
Tourteau de Coton |
0 |
15 |
20 |
20 |
||
Son de riz |
0 |
15 |
22 |
33 |
||
Huile de soja |
0 |
2 |
3 |
3 |
||
Amidon de manioc |
0 |
2,5 |
2,5 |
2,5 |
||
Prémix (Vitamin) |
0 |
2,5 |
2,5 |
2,5 |
||
Total (%) |
0 |
100 |
100 |
100 |
||
L’aliment produit a été fabriqué sur le site du Laboratoire d’Hydrobiologie et de Recherche sur les Zones Humides. Des sous-produits locaux ont été utilisés pour la fabrication d’aliment complément pour l’élevage en polyculture de Clarias-tilapia. Les sources locales ont été choisies sur la base de leurs teneurs en protéines de bonne qualité et en tenant compte du coût et de leur disponibilité. Les ingrédients issus des sous-produits locaux ont été pesés et mélangés à la main afin de les rendre homogène. Ensuite, l’eau a été ajoutée à ce mélange pour obtenir une pâte molle. Cette pâte obtenue est passée à travers les mailles d’un hachoir (Moulinex HV8) pour obtenir des formes de spaghetti (Djissou 2017). Ces aliments fabriqués à différents taux de protéines ont été séchés puis fragmentés à la taille voulue avant d’être conditionnés dans des boîtes de stockage pour être conservés jusqu’à la distribution.
Un plan expérimental à un facteur, le type d'aliment, avec quatre régimes alimentaires a été utilisé. Les régimes alimentaires comprennent : un régime témoin (A₀) où les alevins se nourrissent exclusivement des aliments vivants contenus dans le milieu d’élevage (naturel) et trois formules de compléments alimentaires : A₁ (40%), A₂ (32%), et A₃ (24%), où les alevins peuvent aussi se nourrir des aliments vivants du milieu naturel. Chaque traitement a été répété trois fois, avec un total de douze unités expérimentales, chacune constituée d’un panier placé dans un étang (figure 1).
Figure 1. Dispositif expérimental |
240 alevins de Clarias gariepinus et de 240 Oreochromis niloticus de poids moyen individuel de 06± 0,07 gobtenus chez des pisciculteurs locaux ont été utilisés pour l’expérimentation. La mise en charge des alevins de Oreochromis niloticus et de Clarias gariepinus a été faite à une densité de 40 alevins par paniers à raison de 20 alevins par espèce. Les aliments fabriqués ont été servi deux (02) fois par jour à 8h et à 17h à un taux de rationnement de 5% de la biomasse des alevins par paniers. Les alevins ont été triés pour éviter une hétérogénéité de taille, puis mis en charge dans des paniers avec une période d'acclimatation d'une semaine avant le début de l'expérience. Leur biomasse a été pesée avant la mise en charge. La ration alimentaire de chaque régime a été recalculée après chaque pêche de contrôle, en maintenant un taux de rationnement de 5% pendant toute la durée de l'expérience de 42 jours. Des pêches de contrôle ont été réalisées tous les sept (07) jours jusqu’à la fin de l’expérimentation. Le poids par individu, le nombre d’alevins par paniers ainsi que la biomasse ont été pris. Au cours de l’expérience, les paramètres physico-chimiques tels que la température, la conductivité et le pH de l’eau ont été mesurés une fois par semaine à l’aide d’un multi paramètre de marque HANNA HI 991301 pour évaluer la qualité physico-chimique du milieu d’élevage.
A l’issue des essais, les différents paramètres de performances zootechniques et nutritionnels ont été calculés. Plusieurs formules mathématiques ont été utilisées pour calculer les différents paramètres zootechniques et nutritionnels des alevins de Clarias gariepinus et de Oreochromis niloticus. Ces formules ont été résumées dans le tableau 2.
Tableau 2. Formules de calculs de Paramètres zootechniques |
||||
Paramètres zootechniques |
Formules mathématiques |
Unité de mesures |
||
Indice de consommation |
Qa / (Bf – Bi) |
|||
Poids moyen final (PMF) |
Bf / Nf |
g |
||
Taux de croissance journalière (TCJ) |
(PMF-PMI) /T |
g/j |
||
Taux de croissance spécifique (TCS) |
100 × (Ln (PMF) – Ln (PMI)) /T |
% / J |
||
Taux de mortalité (TM) |
100 - TS |
% |
||
Taux de survie (TS) |
(Nf/Ni) ×100 |
% |
||
Nf : Nombre final par panier ; Ni : Nombre initial par panier ; Bf : Biomasse finale par panier ; Bi : Biomasse initiale par panier ; Ln : logarithme népérien ; T : Durée de l’expérience ; Qa : Quantité d’aliments distribuée |
Les données collectées ont été saisies et traitées à l’aide du logiciel Microsoft STATISTICA version 6.1. Ces données ont servi à calculer les paramètres zootechniques des poissons et évaluer les paramètres physico-chimiques de l’eau. Les conditions d’utilisation d’un test paramétrique n’ayant pas été vérifiées, l’effet du type d’aliment sur ces différents paramètres zootechniques et physico-chimiques a été étudié à l’aide du Model Linéaire Général (GLM) suivi du test de comparaison multiple des valeurs moyennes (test de Tukey) au seuil de 5%.
Pendant l’expérimentation le milieu présentait les caractéristiques ci-après. Le pH du milieu expérimental a varié de 6,30 à 6,96 avec une valeur moyenne de 6,59 ± 0,15. La conductivité électrique a varié entre 240 μS/cm et 410 μS/cm, avec une moyenne de 310 ± 60 μS/cm. Enfin, la température de l'eau a varié de 25,80°C à 28,20°C, avec une moyenne de 27,67°C ± 0,48.
Les figures 2 et 3 présentent respectivement l’évolution du poids moyen de Clarias gariepinus et de Oreochromis niloticus nourris aux régimes A0, A1, A2 et A3 suivant les différentes pêches de contrôle. Au 14ème jour, on constate une augmentation du poids moyen dans les régimes alimentaires A1, A2 et A3 contrairement à celui du traitement A0 qui diminue chez chacune des deux espèces. Les valeurs les plus élevées du poids moyen sont enregistrées avec le traitement A2 pour chacune des deux espèces.
Figure 2. Courbes de croissance du poids moyen de Clarias gariepinus | Figure 3. Courbes de croissance du poids moyen de Oreochromis niloticus |
Les valeurs moyennes des paramètres de croissance ne sont pas significativement différentes entre les différents régimes alimentaires avec aliments de compléments A1, A2 et A3 (p˃0,05). Mais les régimes alimentaires avec complément sont significativement différents de celui du traitement A0 sans complément (Tableau 3). Pour tous les paramètres de croissances, les valeurs moyennes les plus faibles ont été observées au niveau des individus du traitement A0 sans aliments de compléments. Le taux de survie moyen (TS) le plus élevé (100%) et l’indice de consommation moyen (IC) le plus élevé (0,44 ± 0,07) ont été obtenus avec le traitement A1. Pour les autres paramètres tels que le poids moyen final (PMF), le taux de croissance journalière (TCJ) et le taux de croissance spécifique (TCS), le traitement A2 présente les plus grandes valeurs moyennes respectivement de 14,17±1,00g ; 0,19±0,03 g/j et 2,04 ± 0,15%/j.
Tableau 3. Valeurs moyennes des paramètres de croissances de Clarias gariepinus |
|||||
Paramètres |
A0 |
A1 |
A2 |
A3 |
|
IC |
0,00 ± 0,00a |
0,44 ± 0,07b |
0,41 ± 0,04b |
0,42 ± 0,06b |
|
PMF |
7,08 ± 0,1a |
12,86±1,7b |
14,17±1,0b |
13,49±1,60b |
|
TCJ |
0,03 ± 0,002a |
0,16±0,04b |
0,19 ±0,03b |
0,17 ± 0,04b |
|
TCS |
0,43±0,05a |
1,77 ± 0,30b |
2,04 ± 0,15b |
1,85 ± 0,25b |
|
TS |
87,5±0,5a |
100±0,00b |
98,33±3,0b |
98,33±3,00b |
|
Les valeurs ne portant pas les mêmes lettres sont significativement différentes au seuil de
p<0,05. IC: Indice de consommation, PMF: Poids moyen final, TCJ: Taux de croissance journalière, TCS: Taux de croissance spécifique, TM: Taux de mortalité, TS: Taux de survie |
Les valeurs moyennes des paramètres de croissance sont significativement différentes entre tous les régimes alimentaires avec ou sans aliment de compléments (p<0,05) sauf pour le taux de survie (Tableau 7). Pour le taux de survie, les valeurs moyennes ne sont pas significativement différentes entre les régimes alimentaires A1, A2 et A3 avec complément (p˃0,05) mais ces taux sont significativement différents de celui du traitement A0 sans complément. Pour tous les paramètres de croissances, les valeurs moyennes les plus faibles ont été observées au niveau des individus du traitement A0 sans aliments de compléments. La valeur moyenne du taux de survie (TS) de 91,66±3,00% est identique au niveau des régimes alimentaires avec aliments de compléments. La valeur moyenne de l’indice de consommation (IC) le plus élevé (0,9 ± 0,09) a été obtenue avec le traitement A1. Pour les autres paramètres tels que le poids moyen final (PMF), le taux de croissance journalière (TCJ) et le taux de croissance spécifique (TCS), le traitement A2 présente les plus grandes valeurs moyennes respectivement de 11,51±0,52g, 0,13 ± 0,01g/j et 1,57±0,09%/J.
Tableau 4. Valeurs moyennes des paramètres de croissances de Oreochromis niloticus |
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Paramètres |
A0 |
A1 |
A2 |
A3 |
|
IC |
0,00 ± 0,00a |
0,9 ± 0,09b |
0,69 ± 0,04c |
0,67 ± 0,10c |
|
PMF |
5,82 ± 0,34a |
10,06±0,44b |
11,51±0,52c |
11,18±0,5bc |
|
TCJ |
-0,002 ± 0,01a |
0,09±0,011b |
0,13 ± 0,01c |
0,12 ± 0,13bc |
|
TCS |
-0,03±0,16a |
1,23 ± 0,11b |
1,57 ± 0,09c |
1,51 ± 0,12bc |
|
TS |
76,66±3,00a |
91,66±3,00b |
91,66±3,00b |
91,66±3,00b |
|
Les valeurs ne portant pas les mêmes lettres sont
significativement différentes au seuil de
p<0,05. |
Les conditions expérimentales de pH (6,30 à 6,96), de conductivité électrique (240 à 410 μS/cm), et de température (25,80°C à 28,20°C) se situent toutes dans les plages de tolérance des espèces Clarias gariepinus et Oreochromis niloticus, telles que rapportées par Okoliegbe et al (2020) ; Imorou Toko (2007) ; Makori et al (2017). Oreochromis niloticus se nourrit normalement dans les températures allant 25-30°C (Munyoro et al 2024). Cela suggère que les conditions physico-chimiques se situaient dans les gammes recommandées pour la croissance de C. gariepinus et O. niloticus. Les meilleures valeurs du poids moyen obtenus avec le régime A2 pour Clarias gariepinus et Oreochromis niloticus, contenant 32% de protéine brute sont respectivement inférieures à 29,16g et 12,46g obtenues par Elegbe et al (2015) en 56 jours.
Les meilleurs taux de croissance spécifique (TCS) (2,04±0,15%/J) et (1,57±0,09%/J) respectivement pour Clarias gariepinuset Oreochromis niloticus sont obtenus avec le traitement A2 (32%). Ces valeurs sont similaires aux valeurs obtenues, pour l’aliment local contenant 37% de protéine, par Elegbe et al (2015). Les meilleurs taux de survies sont obtenus avec les régimes alimentaires A1 (40%), A2 (32%) et A3 (24%). Ces taux élevés, sont proches des taux obtenus par Elegbe et al (2015) ; Agbohessi et al (2018). Par conséquent, le taux de survie obtenu est approprié pour l’élevage associé de C. gariepinus et O. niloticus. Les rares mortalités observées au cours de cette étude pourraient être dues au stress lors des pêches de contrôle et à la diminution du vivant dans le milieu d’élevage.
Pour contribuer au développement de l’aquaculture, notre étude a conduit à la formulation d'aliments complémentaires pour l’élevage semi-intensif de Clarias gariepinus et Oreochromis niloticus. Les résultats montrent que les régimes alimentaires A1 et A2, contenant respectivement 40% et 32% de protéine brute, permettent une bonne croissance et une bonne survie de ces espèces. Les sous-produits locaux tels que les viscères de poulet, les asticots, le moringa, l’azolla et le son de riz dans l’alimentation des poissons peuvent être utilisés pour améliorer leurs performances. Ces substituts à la farine de poisson améliorent les performances zootechniques, réduisent les coûts de production et augmentent la rentabilité des élevages aquacoles. Cependant, notre étude manque de données bromatologiques détaillées sur les produits locaux utilisés ainsi que des données sur les carcasses des poissons. Pour approfondir et valider ces résultats, il serait nécessaire de fournir ces données et de les comparer à des individus nourris aux farines de poisson.
Adandé R 2017 Production intensive d’alevins de Clarias gariepinus (Burchell, 1822) et de Heterotis longifilis (Valenciennes, 1840) avec des aliments vivants produits exclusivement par fertilisation organique à base de crotte de lapin. Thèse de Doctorat, Faculté des Sciences et Techniques (FAST), Université d’Abomey-Calavi
Agbohessi P T, Degila B D D, Elegbe H A, Pelebe R O E, Okewole J, Houndji A M B, Toko I I 2018 Optimisation de la productivité piscicole des étangs par l’association du jeûne et de la co-culture chez Clarias gariepinus et Oreochromis niloticus. Journal of Applied Biosciences, 130:13138–13147.
Akodogbo H H, Abahi K S, Dossou-Sognon F U, Fiogbe E D 2023 Valorization of benthic macroinvertebrates produced from pig dung in Clarias gariepinus fries feeding. International Journal of Natural Sciences: Current and Future Research Trends, 17:9–19.
Djissou S M A 2017 Bases biochimiques de formulation d’aliments sans farine de poisson pour la production de Clarias gariepinus (Burchell, 1822) et Oreochromis niloticus (Linnaeus, 1758). Thèse de Doctorat, Faculté des Sciences et Techniques (FAST), Université d’Abomey Calavi.
DSA/MAEP 2022 La pêcherie. In: Les chiffres de la campagne agricole 2021-2022 et les prévisions de la campagne agricole 2022-2023. Direction de la Statistique Agricole/Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Bénin, pp.15–16
DSA/MAEP 2024 Synthèse pêche aquaculture, Direction de la Statistique Agricole (DSA).
Elegbe H A, Imorou Toko I, Agbohessi P, Ble C, Banag A, Chikou A, Eyango Tomedi M, Laleye P 2015 Co-culture Clarias gariepinus-Oreochromis niloticus : quels avantages pour l’amélioration des performances zootechniques et économiques des poissons élevés dans les « whedos » du delta de l’Ouémé au Bénin ? International Journal of Biological and Chemical Sciences, 9:1937–1949.
FAO 2022 La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture. Vers une transformation bleue. Rome.
Fiogbe E D, Akitikpa B, Accodji J-M M 2009 Essais de mise au point de formules alimentaires à base d’azolla Azolla microphylla (kaulf) et de sous-produits locaux pour la pisciculture rurale du tilapia Oreochromis niloticus L. International Journal of Biological and Chemical Sciences, 3:398–405.
Fotso K G, Songmo B-L, Tiogué C, Ymele D, Kana J R 2023 Effets de la substitution de la farine de poisson par la farine de chenille (Imbrasia ertli) dans l’aliment sur les performances de croissance et la valeur nutritive de Clarias gariepinus Livestock Research for Rural Development. Volume 35, Article #40. Retrieved July 16, 2024, from http://www.lrrd.org/lrrd35/5/3540kana.html.
Imorou Toko I 2007 Amélioration de la production halieutique des trous Traditionnels à poissons (whedos) du delta de l’Ouémé (sud Bénin) par la promotion de l’élevage des poissons-chats Clarias gariepinus et Heterobranchus longifilis. Thèse de Doctorat, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix.
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RAAF 2021 Faire face aux défis de la Pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest | Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation de la CEDEAO. In: Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation. Retrieved July 16, 2024 from https://www.araa.org/fr/actualite/faire-face-aux-defis-de-la-peche-et-de-laquaculture-en-afrique-de-louest.